"C'est devenu pour moi une passion"

Aujourd'hui nous partons à la rencontre de Michel, fondateur de Mar i Flo.


Michel a lancé Mar i Flo, accompagné de deux associés en 2011. Ancien commercial dans le secteur de la menuiserie industrielle et carrelage dans la région de Perpignan et ensuite chef de région en Aquitaine pendant 20 ans, Michel a lancé Mar i Flo quand il est parti à la retraite. L'idée a germé il y a 15 ans, Michel et ses amis partaient pour une virée en mer et ont décidé d'accoster sur une petite crique cachée. Avant de partir, ils ramassèrent tous les déchets qui traînaient sur la plage : des bouts de plastique mais aussi du bois. En se promenant, il trouva un bout de bois qui avait la forme d'un poisson et décida de l'offrir à sa fille, enceinte à l'époque, pour la chambre d'enfant. Un présent très apprécié car quelque temps après, elle lui demanda une lampe de chevet en bois.. et c'est à partir de ce moment là que tout a commencé.

 

Michel

 

 

Une action écologique avec une récompense à la clé


L'idée de base du projet était de débarrasser les criques, en début de saison, de tous les déchets qu'elles avaient pu accumuler. Les associés se sont intéressés principalement aux criques qui, contrairement aux plages, ne sont pas nettoyées de manière industrielle. Parmi les déchets ramassés on trouve du bois flotté. C'est un matériau intéressant à travailler puisqu'il n'a pas besoin de traitement. C'est après des gros coups de mer, des inondations, que le bois flotté se retrouve en mer. Pour cela, il faut que les rivières soient en crue, qu'elles amènent le bois à la mer. Michel apprécie cette chaîne de transformation, partir d'un déchet pour en faire quelque chose de valorisé, même 15 ans après. Le bois est trouvé sur la plage avec une apparence lisse, son écorce s'est cassée avec le flot des vagues et a été rongée par le sel qui, une fois pénétré dans le bois, le préserve de la moisissure et des insectes.

 

michel

 

 

Donner une autre vie au bois


Le but de Michel, à travers l'association Mar i Flo, est de récolter des fonds pour proposer gratuitement quelques activités annexes comme des animations avec la maison des jeunes ou des démonstrations dans des maisons de retraite. Michel apprécie le fait de collecter ces objets, ça peut être des palettes, des bouts de bois, des minéraux, pour ensuite les transformer et leur donner une autre vie, une vie décorative ou une vie utilitaire et décorative. Avec l'habitude, Michel reconnaît le type de bois auquel il a affaire en un coup d'oeil, il peut différencier un orme d'un peuplier ou encore d'un cyprès. Il affectionne particulièrement le genévrier de cade dont l'huile est connue pour ses vertus. Cet arbre est aussi appelé "l'arbre aux sorcières", au Moyen-Âge on faisait brûler un petit bout de cade dans les maisons pour les assainir et repousser les mauvais esprits.

 

100 % naturel


Michel utilise principalement du bois flotté, parfois il fait un mariage de minéraux puisqu'il associe le bois et la pierre. Le matériau est totalement naturel, ce n'est que du bois, sur lequel il essaye de faire un minimum d'intervention humaine pour conserver son authenticité. Vous pourrez retrouver sur ses créations, un petit oeil de Sainte Lucie qui est l'opercule d'un coquillage. Dans le département, on en retrouve principalement sur la plage vers Paulilles. Selon la légende de Sainte Lucie, qui date du IVe siècle, une jeune fille de la noblesse Syracuse qui obtint la guérison miraculeuse de sa mère, condamnée par une maladie incurable, grâce à ses prières à la Vierge Marie. Par dévotion, cette dernière s'arracha les yeux et les jeta dans la mer. En réponse, la Vierge lui rendit la vue et lui donna des "yeux plus beaux et plus lumineux" (Ochji belli e lucenti, en corse). On dit aujourd'hui qu'il éloigne le mauvais oeil et favorise la chance.

 

st lucie

 

 

Saint-Cyprien, sa commune


Michel vend ses oeuvres principalement sur Saint-Cyprien, lors des marchés artisanaux, l'été en bord de plage, le long du baladoir. Il vend des pièces uniques, c'est pourquoi il ne possède pas de site internet, la vente se fait en direct, comme dit l'expression "premier arrivé, premier servi". Il apporte beaucoup d'importance au local, ce qu'il affectionne c'est rencontrer les acheteurs, créer un lien avec eux, pouvoir connaître leurs avis, leurs premières impressions. Michel a été très affecté par la pandémie qui l'a empêché de continuer son activité. Il avait le projet d'ouvrir un local avec une vingtaine d'artistes, pour la vente et l'exposition de leurs produits mais aussi pour animer des ateliers. Ce projet n'a pas pu encore voir le jour mais il reste dans un coin de la tête de Michel...Il est investi à Saint-Cyprien et s'est intégré avec l'association Mar i Flo dans le tissu d'activités de la commune dont "le but est de s'amuser".

 

L'inspiration vient en créant


Au commencement de Mar i Flo, Michel créait principalement des petites lampes, il était très cartésien comme il nous l'a confié. Mais avec le temps, il a développé un esprit créatif et a su trouver du potentiel dans chaque morceau de bois. Il est passé des petites lampes aux lampes de chevet puis aux lampes de séjour. Par la suite, il a commencé à créer des dérivés : des photophores, des soliflores, quelques vases habillés toujours avec du bois flotté. Avec des restes de bois qu'il avait, il a aussi crée des planches à tapas, très en vogue cet été pour les apéritifs entre amis.

 

plance

 


Si vous souhaitez en savoir plus sur ses produits, retrouvez-les à la boutique de l'Office de Tourisme, quai Arthur Rimbaud. Mais aussi sur sa page Facebook